Un petit peu de calme [PV Jodie]

Kenzie entra discrètement dans le petit salon. Elle n'était venue qu'une fois, et elle en était sorti à peine quelques minutes après. L'endroit lui avait semblé si vide, si morbide. Aujourd'hui, elle n'eut aucune difficulté à s'installer à son aise. La journée venait à peine de commencer. Il faisait le même temps qu'à presque tous les jours ; Nuageux, humide. Elle s'amusait parfois à se demander si c'était ce coin de la région qui était comme ça, où si un petit nuage gris flottait en permanence au dessus de l'établissement. Elle avait toujours été habitué au soleil radieux de la Caroline du Nord et à la douce température, ni trop chaude, ni trop froide. Évidemment, elle s'était habitué à celle-ci. Disons qu'elle n'avait guère le choix. Plus les jours avançait, plus elle s'habituait. Elle rencontrait de plus en plus de pensionnaires, et se liait d'amitié avec certains. D'après elle, elle avait fait la connaissance de la grande majorité de l'endroit. Il y avait quelques nouveaux, qui arrivait de temps en temps. Elle n'allait pas tout de suite les voir, laissant les 'habitués' s'en charger. Quand ceux-ci s'étaient fait une place, elle allait de présenter. Mais pas avant. Elle avait beau être sociable, elle resterait quand même la petite nouvelle. Son arrivée date quand même de deux courtes semaines. Ces semaines, elles les avaient occupé de toutes sorte. Dessiner, écouter de la musique, parler, se promener à travers les couloirs ... Comme dit plus tôt, elle s'y habituait. En fait, elle aurait peu-être l'air étrange, mais elle commençait à aimer l'endroit. Elle se sentait en sécurité. Si elle aurait été seule, sa aurait été sans doute différent, mais ce n'était pas le cas. Et puis, elle pouvait avoir la paix de temps en temps, ce qui était assez exceptionnel. La jeune fille ne se rappelle avoir eu l'occasion de réfléchir seule dans son ancienne vie plus de cinq minutes.

Ceci étant dit, elle s'avançait dans la pièce, vide pour le moment. Sa avait quand même un certain charme. C'était, comment dire, potable, comme endroit pour s'installer. Elle arrêta devant une petite table ronde, qui était entouré de trois fauteuils poussiéreux. Elle enleva d'un coup de main la poussière sur l'un d'eux, puis s'assit lourdement. Elle regarda autour d'elle. La pièce était beaucoup plus grande qu'elle ne le pensait. Même si on était en début de journée, la salle demeurait sombre, malgré les grandes fenêtres qui la bordait. Elle portait une paire de slim jeans avec une petite veste noire. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait décidé d'arranger ses cheveux de manière à ce qu'il soit plat. Sa lui allait tout de même bien, elle se faisait complimenter à chaque fois qu'elle les portait de cette manière. Elle croisa les jambes, puis sortit son iPod, caché dans le fond d'une de ses poches. Elle mit la première chanson qui lui tomba sous la main. Elle profita un peu de sa musique, et soupira. Elle se sentait lâche aujourd'hui. Elle n'avait qu'une envie, rester assis ici. Si quelqu'un voulait lui parler, se serai avec plaisir. Tant que ça ne l'obligeait pas à bouger.

Épuisée par la journée passée, Mariam entra dans l'atmosphère poussiéreux du petit salon, perdue dans ses pensées, réfléchissant au pensionnat, à sa vie d'avant, à ses amies... et... surtout... à son père adoré, qui était parti quatre ans plutôt, dans de macabres circonstances... Depuis les deux dernières années, elle s'était refermée sur elle même, ce qui n'était pas son habitude mais, tout ce qu'elle a enetendu sur le pensionnat Hell est assez macabre et ayant peur de perdre une fois de plus quelqu'un de cher, elle préférait ne pas s'attacher à personne. N'ayant pas encore remarqué Kenzie, elle s'assit dans son petiot fauteuil habituel, le moins poussiéreux vu le nombre de fois qu'elle venait s'y asseoir pour s'isoler du monde... sachant que c'était la place la moins visitée ou presque du pensionnat... Soudain, pensant aux belles années passées avec son père et sa mère, une larme puis deux perlèrent au coins de ses yeux... Essayant de se retenir de pleurer, elle s'essuya les yeux avec sa manche et regarda autour d'elle, quand elle vit Kenzie, assise à la contempler.

- Oh! Je suis désolée... Je ne voulais pas te déranger... C'est que... que... que... je voulais passer un moment tranquille. Mais... mais... mais... si tu veux... je peux m'en aller...

Se trouvant ridicule de sangloter ainsi en parlant devant une fille de 6 ans son aînée, elle se recroquevilla encore plus sur elle même souhaitant disparaître, ne plus exister, ou du moins, ne pas se faire remarquer... En attendant la réponse de Kenzie.

Les minutes passèrent. Kenzie était restée là, assis sur le vieux fauteuil, à contempler la vielle horloge brisé qui était d'ailleurs ridiculement petite posé sur le mur en face d'elle. Ce qu'elle pouvait s'ennuyer ! Ce foutu directeur pourrait peu-être les divertir un peu, de temps en temps ?! Ce n'était quand même pas sorcier ! Oui, elle savait qu'elle était loin d'être ici pour s'amuser. Mais elle n'était pas là non plus pour vivre une vie de moine, quand même ! Le fait qu'elle n'eut rien de pertinent à faire depuis un bon moment avait fait que maintenant, elle était d'humeur massacrante. La principale raison pour laquelle elle s'était réfugiée ici, elle ne voulait embêter personne. Alors qu'elle époussetait du revers de la main le dossier du fauteuil, son iPod la lâcha. Plus de batterie. *Super*, marmonna-t-elle à son intention. Maintenant, elle n'avait plus rien à faire. Elle le lança doucement sur la table qui trônait au milieu des fauteuils. Elle n'avait pas trainé son cahier à croquis. Elle ne sentait aucune inspiration qui l'aurait poussé à dessiner. Mis-à-part peu-être la petite horloge. Plutôt étrange, parce que la salle contenait plusieurs objets beaucoup plus imposants que ça. Pas nécessairement plus beau, certes. Elle croisa les bras sur sa poitrine, puis soupira.

Alors, la principale porte menant au salon s'ouvrit. Une jeune fille entra. Elle devait avoir au moins 5 bonnes années de moins qu'elle, même si elle paraissait être plus veille que Kenzie. Elle s'apprêta à lui adresser la parole, mais s'abstint une seconde. Celle-ci ne semblait pas avoir remarquer sa présence. Elle s'était approchée des fauteuils, prenant celui qui semblait être le plus détaché du cercle qu'ils formaient. Elle se pencha légèrement et discrètement vers l'avant, histoire de pouvoir voir son visage. La jeune femme qui était entrée quelques secondes plus tôt pleurait, ce qui fit reculer Kenzie. Peu-être avait-elle envie d'être seule. Mais elle se retourna, se retrouva face à elle. Elle paru soudain genée, ou intimidée, elle ne saurait dire. Elle marmonait qu'elle pourait partir, si elle dérangeait. Puis elle s'était tournée. La blondinette avait toujours eu de la facilité à consoler les gens, mais elle se trouvait là déstabilisé. Elle s'approcha pour poser une main sur son épaule, puis lui répondit d'une voix mal assurée mais douce,

- Pourquoi tu me dérangerais ?

Elle la regarda une seconde, puis ajouta,

- Qu'es ce qui ne vas pas ? On dit qu'il est plus facile de se confier à quelqu'un qu'on ne connait pas.

Elle souria légèrement, puis pencha un peu la tête. Sa main qui s'était posée sur l'épaule de l'inconnue était revenue rejoindre son autre, et étaient maintenant croisé.

Mariam ne regardait plus Kenzie. Elle était perdue dans ses pensées, revoyant son arrivée dans ce trou perdu et les années qu'elle venait d'y passer. Elle sursauta quand la jeune fille devant elle déposa sa main sur son épaule. Kenzie lui demanda pourquoi elle la dérangerais suivie d'une autre, qui parut moins audible. Elle réfléchit puis dit:

- Ce qui ne va pas? TOUT! ABSOLUMENT TOUT!

S'écria Mariam, aussitôt désolée d'avoir "pété ses plombs" sans aucune raison apparante... Kenzie surprise, recula de quelques pas.

- Désolée... C'est que... C'est que ces temps-ci je suis assez susceptible, il faut dire que je ne parles à personne et je reste toujours de mon côté depuis toutes les années que je suis là. On dirait bien que je ne pourrai jamais si je reste ainsi.

Découragée, elle se mit à regarder la pièce à la recherche d'inspiration pour le livre qu'elle écrivait. Après avoir poussé un soupir de découragement, elle se tut. observant la jeune fille face à elle.

- Oh! En passant, moi c'est Mariam.

Dit-elle essayant d'avoir l'air la plus gaie possible, ce qui devait être dur vu les larmes qui coulaient dans son visage...

(j'ai changé de perso alors ça risque de faire un peu étrange, mais bon, on fera avec ! )

Kaitlin regarda la jeune inconnue une seconde. Elle semblait si triste, si désespérée, que les larmes lui aurais presque monté aux yeux de la voir dans cet état. Elle avait beau être au pensionnat depuis déjà un an, elle ne se rappelait pas de cette jeune femme. Elle se contentait de lui adresser un sourire compatissant, et d'avoir l'air le plus gentille possible. Ça n'avait pas été une chose facile ces dernières années, puisque tout le monde la prenait pour une folle. Elle, elle savait qu'elle ne l'était pas. Tout ça était la cause d'une seule chose ; cette satané lumière rouge qu'elle craint autant. Elle se rappelait encore de la première fois où elle l'avait vu .. Elle ne s'était jamais sentie aussi seule, vulnérable et effrayé de sa vie. Et puis, de se trouver ici n'était point une mauvaise chose, parce que elle n'était jamais seule. Toujours quelqu'un pour la surveiller. Elle n'avait pas à se plaindre.

Elle fût sortit de ses rêveries quand la jeune femme répondit à sa première question d'une voix teintée de tristesse et de colère. Sous l'effet de la surprise, elle recula de quelques pas. Elle allait lui dire de se calmer, mais se ravisa aussitôt, se disant que ce n'était sans doute pas le genre de truc à sortir quand quelqu'un n'allait pas bien.

Celle-ci hésita une seconde, puis s'empressa de s'excuser, expliquant la raison de sa colère soudaine. Kaitlin se avanca vers elle, comme pour lui dire que tout allait bien.

- Tu devrais pas dire ça. Tu m'as l'air super sympa, à vrai dire.

Elle souria une seconde, puis ajouta.

- Moi aussi, je suis comme toi. Il n'y a pas moyen pour moi de me faire des amis. Depuis combien de temps t'es ici, dit moi ?

Elle remarqua que la jeune femme regardait autour d'elle, comme si elle était à la recherche de quelque chose. Elle fît de même, comme pour chercher à trouver ce qu'elle semblait vouloir. Elle passa une main dans ses cheveux, et poussa un soupir. Elle n'était pas très «aptitudes sociales» en ce moment. Elle avait passé les derniers jours seule, à réflechir. Peu-être devrait-elle penser à changer un peu. Ça ne menait à rien, mis à part une dépression à force d'être seul. Quand Mariam se présenta, elle afficha un sourire et répondit.

- Je suis Kaitlin Matthews. Mais appelle moi Kaitlin.

Ce qui venait de se passer fit oublier à Mariam les malheurs auxquels elle pensait. Son père, sa mère, sa tante...et ce pensionat. Elle n'avait pas beaucoup exploré celui-ci depuis qu'elle était arrivée, craignant toujours de se retrouver face à quelconque "méchant". Une idée lui sauta soudain aux yeux: Pourquoi ne pas écrire l'horreur que vivent les pensionnaires et créer une histoire avec les événements plutôts "macabres" qui ont lieu ici?! Cette idée la fit sourire, un sourire qui sécha ses larmes. S'empressant de noter ces quelques idées sur sa main, elle regarda son interlocutrice. Celle-ci semblait sourire aussi, un sourire compatissant qui toucha Mariam. Ce que lui dit ensuite Kaitlin la toucha encore plus. Et elle ne se sentit plus seule. Pourtant, comment se fait-il qu'elle n'ait si peu d'amies? se questionna-t-elle. Elle semble si généreuse, chaleureuse... Ensuite, Kaitlin lui dit quelques mots, un compliment lui semblaitt-il. Elle s'empressa de la remercier. Après un instant, la jeune femme à laquelle elle s'adressait lui demanda depuis combien de temps elle est là.

- Deux ans... Je crois, Il faut dire que compter les jours et les années sans calendrier ce n'est pas pratique!

Répondit Mariam avec un brin d'ironie dans la voix. Heureuse d'avoir détendu l'atmosphère un peu, elle tendit la main à Kaitlin, attendant qu'elle la serre.

- Tu sais, toi aussi t'as l'air sympa! Sans vouloir être indiscrète, pourquoi tout le monde dit que t'es folle? Tu ne l'es pas du tout! En plus, je n'ai jamais pensé ça...

Mais elle n'a pas le temps de finir cette phrase, car elle entend une voix dans sa tête... " Oh! Non! Pas cette voix!" pense-t-elle aussitôt. sachant qu'elle allait tomber dans les pommes... Elle eu à peine le temps de la prévenir.

- L'infirmerie... Emmène-moi à l'infirmerie...

Puis elle s'évanouit...

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